Anthurium

L'Anthurium appartient à la famille des Aracées (taro, colombo... ). C'est une plante tropicale originaire d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud qui croît généralement sur les arbres, mais sans les parasiter (plante épiphyte qui prélève son alimentation par ses racines aériennes).

L'Anthurium est une plante sans tige développée (plante acaule) qui produit des racines adventives et forme une "rosette" de feuilles (toutes les feuilles semblent issues du même point). La fleur composée d'un spathe et d'un spadice, est en fait une inflorescence. Le spadice est formé d'une multitude de fleurs dont le degré d'ouverture déterminera le stade de récolte.

La multiplication végétative est la seule façon de reproduire des Anthurium l'identique. Le semis (multiplication sexuée) entraîne une descendance très hétérogène en vigueur, coloris, formes...

La technique classique consiste à séparer les rejets issus de la plante mère. Pour cela, il faut sectionner les jeunes plants à leur base en conservant quelques racines adventives. Cette méthode facile est cependant coûteuse, lente et risque de propager des pathogènes (virus, bactéries...).

A l'heure actuelle, il existe des techniques de multiplication à grande échelle permettant de produire des milliers de plantules génétiquement identiques (clones) en un laps de temps très court. La technique de culture in vitro, plus complexe dans sa réalisation, est très rapide et permet de générer des plantules indemnes de pathogènes si le matériel de départ est sain. Les fournisseurs d'Anthurium peuvent livrer des plants à des stades différents. Il est préférable d'acheter des plants ré-acclimatés (sortis des tubes à essai) car la phase de ré-acclimatation en serre est très difficile à maîtriser.

Les plants peuvent être livrés à racines nues ou bien enracinés dans un substrat (tourbe, oasis, perlite...). La taille du plant va déterminer le prix: plus les plants livrés seront gros, plus ils entreront en production tôt mais plus leur prix sera élevé.

• Anthura B.V
• AVO Anthurium Vogels B.V.
• Bert Bournan Anthurium
• Van der Velden B.V.

En dehors des Anthurium Standard classiques (rouge, rose et blanc), il existe de nombreux nouveaux hybrides, principalement sélectionnés par les obtenteurs néerlandais.

Le rouge est toujours la couleur dominante suivi par le rose. Les cultivars bicolores ayant des bordures vertes sont de plus en plus appréciés et arrivent en troisième position. Le blanc, le crème, le vert et Porange viennent ensuite.

Dans les grandes exploitations, la tendance est à l'utilisation des hybrides car ils sont plus performants en rendement, qualité, régularité...

Cependant, ces nouveaux hybrides sont protégés par leurs obtenteurs ; il est par conséquent interdit de les multiplier sans l'accord du sélectionneur et sans verser de royalties.

L'Anthurium Hybride est moins rustique que l'Anthurium Standard. Pour sa culture, il faut donc prendre plus de précautions.

Lumière

L'Anthurium est une plante de semi-ombrage. Il est donc nécessaire de le cultiver sous une toile à ombrer pouvant varier de 50 à 72 % suivant la saison et le lieu de culture.

Une radiation à 20 000 lux est idéale :

• en dessous, le rendement a tendance à diminuer ;
• au dessus ,des brûlures sur les feuilles et les décolorations des fleurs apparaissent.

Autres facteurs climatiques

Dans la fourchette de 20 à 30°C, l'Anthurium se développe normalement. Aucune structure de régulation de la température n'est donc nécessaire en Nouvelle-Calédonie. Une humidité relative moyenne de 70 à 80 % est souhaitable pour la culture. D'autres facteurs climatiques comme la pluie et le vent peuvent provoquer des tâches et des déchirures sur les fleurs, les rendant invendables. Il est donc nécessaire d'installer des brise-vent autour de la parcelle voire même des structures plastiques faisant office de "parapluie" sur la culture.

La technique de culture hors-sol est fortement préconisée pour une production d'Anthurium hybrides, régulière et de qualité.

Les supports de culture

Deux grands types principaux : Plusieurs autres types de systèmes peuvent être développés à partir de ces modèles en fonction des matériaux disponibles, du montant de l'investissement retenu, de la facilité de mise en œuvre...

Substrat

Le choix d'un substrat est un problème important; il doit répondre à plusieurs exigences : Prix faible, propriétés physiques (rétention en eau et en air, résistance à la dégradation...) et chimiques (pas d'interaction avec l'alimentation minérale des plantes) correctes. Un grand nombre de substrats est disponible sur le marché, chacun ayant ses avantages et inconvénients propres. Ala S.R.M.H., notre choix s'est porté sur un mélange gravier 6 /l(fme (60 %) / fibre de coco broyée (40 %).

Ferti-irrigation

L'arrosage et la fertilisation sont couplés. Il faut donc les raisonner en fonction du substrat, de l'âge des plantes et du climat.

Avec ce principe, à chaque arrosage correspond une fertilisation. La solution fille est constituée de tous les éléments (majeurs et mineurs) minéraux nécessaires. Le pH est abaissé à environ 6 et la conductivité est réglée autour de 1 mS. Le calcul des engrais dilués en solutions mères se fait par rapport aux éléments déjà présents dans l'eau d'irrigation.

L'effeuillage

C'est une opération indispensable pour conserver un rendement élevé. Le rendement dépend en effet du rapport entre la masse foliaire et le nombre de fleurs. Dans les deux cas, excès ou manque de feuilles, le rendement diminue. Il est donc nécessaire de trouver le bon équilibre. Veiller également à ôter les rejets qui se forment à la base des plants d'origine.

La récolte

Elle s'effectue lorsque environ 2/3 des fleurs du spadice sont ouvertes.

Sur la photo ci-contre (fleur non mature), seulement 1/3 des fleurs sont ouvertes ce qui correspond, à quelques millimètres près, au changement de coloration du spadice : du jaune au blanc.

Récolter à l'aide d'un sécateur bien affûté et tremper la base des tiges immédiatement dans l'eau. Le rendement varie selon les variétés : Il est en moyenne de 70 fleurs / m² / an.

Ils sont peu nombreux sur l'Anthurium cultivé en hors-sol.

Maladies cryptogamiques

Surveiller l'apparition de la fusariose (Fusarium oxysporum), de l'anthracnose (Colletotrichem gloesporioides) et de la pourriture des racines (Pythium ou Phytophtora). Lutte: aérer la culture, alterner les matières actives (bénomyl, carbendazime, furalaxyl...).

Maladies bactériennes et virales

Eviter les contaminations extérieures pouvant provenir de l'eau d'irrigation, du sol environnant ou de plantes à proximité (surtout les Aracées, taro...). Désinfecter régulièrement les instruments de taille et de cueillette et détruire les plantes suspectes.

Ravageurs

Contrôler la prolifération des chenilles (Spodoptera litura...) avec méthomyl, deltaméthrine, Bacillus thuringiensis .. . Guetter les ravages causés par les thrips (traiter au méthomyl...) et les acariens (abamectin, azocyclotin, bifenthrine...).

Pour des conseils adaptés et généraux, s'adresser aux agents des Services des Directions du Développement Rural.